Brève Histoire de MONTENOIS

 

 

D’après Jean COURTIEU (dir.), Dictionnaire des communes du département du Doubs, tome 4, Besançon, Cêtre, 1985.

L’origine de Montenois n’est pas clairement définie. La présence d’établissements agricoles gallo-romains est probable, du fait de la proximité avec la voie romaine Mandeure – Luxeuil qui passe par Présentevillers et Arcey.

Des sépultures du haut Moyen âge ont été mises au jour au milieu du XIXe siècle au lieu-dit « en Corcelles », contenant agrafes, perles de collier, plaques de ceinturon… Cette nécropole semble avoir été utilisée pendant la seconde moitié du VIIe siècle.

Progressivement, le village se déplace vers le Nord pour gagner le point haut du rebord de plateau dans un souci défensif. À la fin du XVe siècle, le village est l’un des plus gros du pays de Montbéliard.

Plusieurs seigneurs, laïcs ou religieux, possèdent le village, parmi lesquels les familles de Granges, de Grammont, de Moffans, ainsi que l’abbaye de Lieu-Croissant.

Au XVIIe siècle, le village compte près de 150 habitants. Une partie d’entre eux relève de la seigneurie de Granges, l’autre de celle de Châtelot. Bien que possession montbéliardaise, c’est la juridiction du Comté de Bourgogne qui s’impose. Comme pour la plupart des villages comtois, la guerre de Trente ans a des conséquences terribles pour la population, qui diminue de moitié entre 1614 et 1688.

En 1783, la communauté édifie à la place d’un chœur existant une nouvelle église sur 933 m², avec trois nefs, une sacristie de 48 m² et un clocher-porche. Cet édifice, alors entouré du cimetière, est restauré en 1841.

Avec la Révolution française, le maire devient le représentant de la communauté. Élu parmi les citoyens qui payent un impôt équivalent à 10 journées de travail au moins, puis nommé par le préfet, le premier maire de Montenois est Joseph Courvoisier. Il y a alors 300 habitants dans le village.

Dans la première moitié du XIXe siècle, la préoccupation majeure du village est l’approvisionnement en eau. En 1850, une fontaine est érigée près de la rue du Sausset, puis une fontaine-lavoir près de la rue d’Arcey en 1855. On compte alors 567 habitants. La mairie-école est bâtie en 1866-1867 par l’architecte Vertet. Village à dominante agricole, Montenois voit la création d’une coopérative laitière le 3 avril 1891, elle fonctionnera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

La Première Guerre mondiale fauche plusieurs vies dans le village : on dénombre 24 victimes des combats sur le monument aux morts, érigé en 1922 par le sculpteur montbéliardais Parisse. Entre les deux Guerres, l’électricité arrive à Montenois (1927). Le village compte alors 370 habitants, dont un charpentier-menuisier, un maréchal-ferrant, un tailleur de pierres, un maçon et un horloger. La Seconde Guerre mondiale est très cruelle également, avec 31 morts dans le village dont 16 fusillés par les nazis le 29 octobre 1944. Le 16 novembre, le village est libéré par les troupes du colonel Desazars de Montgailhard, blessé mortellement au cours de la reconnaissance précédant l’offensive.

En 1949, l’alimentation en eau traitée est réalisée. Entre 1954 et 1982, le nombre d’habitants passe de 386 à 773. À cette époque, si le village a encore une vocation agricole (19 exploitations en 1980), la population change et de nouveaux équipements voient le jour : assainissement (1978-1984), construction du groupe scolaire de la rue d’Arcey (1980-1983), stade (1980), station d’épuration des eaux usées (1983) et trottoirs (1983).